jeudi 12 mars 2009

Carretera Australe

Nous avons bien tracé jusqu'à Chiloé où nous avons pris notre temps plus que nous le souhaitions. D'abord pour goûter au Curanto, pour visiter quelques villages de pêcheurs montés sur pilotis, et puis au final bloqués par le mauvais temps.

Beaucoup de pluie, quelques étapes sous la flotte avant d'attendre un bateau pour Chaitén depuis le port de Quellón. Manque de bol, le volcan qui avait ensevelit Chaitén de cendres il y a environ 9 mois est rentré en éruption la veille de l'embarquement.

Toutes les traversées étaient annulées jusqu'à nouvel ordre.

Les pluies incessantes avaient aussi fait déborder plusieur rivières sur la Carretera Australe, rendant les pistes impraticables sous 1m d'eau.
Finalement, nous avons pu embarquer sur un navire pour Puerto Cisnes, 200km plus bas. Patienter sur Chiloé nous a permis d'avoir du très beau temps sur la route Australe.



La nuit où nous posions pneus à terre, le ciel était étoilé à nouveau.

La Carretera Australe nous a complètement renoués avec l'aventure.
Après les paysages arides du Nord, on ne peut que s'émerveiller devant autant d'eau douce. Notre "plein d'eau" se résume désormais à une bouteille de un litre et demi. A quoi bon se charger davantage, les rivières, cascades ou ruisseaux d'eau cristalline ne sont jamais à plus de 500m.

Les glaciers qui défilent à l'horizon alimentent tous les lacs de la région, baignades fraîches guaranties mais ce n'est pas le bois qui manque pour se réchauffer.
La Carretera Australe est un petit paradis pour jouer les Robinsons Crusoés.
Tandis que Marta reste hypnotisée par le dîner en ébullition sur les braises, je me lance même dans quelques essais de panification au feu de bois, histoire de prolonger l'aventure sans manquer au petit-déjeuner. Il faut dire que sur la dernière semaine de pédalade pour relier la paisible ville de Cochrane à Villa O´Higgins, nous avions dans nos sacoches de quoi être autonomes une semaine complète (farine et levure de boulanger comprises).

Bien que nous longions souvent des lacs ou des torrents, la piste se hérisse sur des berges abruptes, les pendants de 18 ou même de 20% se succèdent au rythme des collines boisées. Même si les parties les plus en pente font rarement plus de 500m ou 1km, elles peuvent être tellement raides que ça en devient ridicule. La roue avant se lève malgré les sacoche pleines. Le moindre accoup dans le pédalage, la moindre perte d'attention nous envois en dérapage dans le remblais.
Les courts passages au sommet nous laissent apprécier les rondeurs glacées du San Valentin. Les jeux de couleurs, le contraste entre monts enneigés et baies d'eau turquoise créent des paysages presque trop riches visuellement, comme s'ils avaient étés composés artificiellement. Un jour, notre pédalade a été interrompue par des inondations, piste sous 1m50 d'eau boueuse. Demi-tour jusqu'au dernier cour d'eau claire, nous avons patienté près d'un feu de bois. Le lendemain, le niveau était descendu, laissant un lit de rivière en guise de chemin très grossier. Plus de photos et plus de route

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire