samedi 20 décembre 2008

L'Altiplano: c'est haut, c'est plat, mais on n'avance pas

Ça faisait un moment que nous ne faisions que monter et descendre, hé bien après cela, l'Altiplano a fait honneur à son nom, des kilomètres d'ultra plat sur des plaines d'ichu flanquées de cordillères liserées de blanc.


D'abord, nous sommes allés vers Puno, en passant par les eaux thermales d'Aguas Calientes. Ça nous a fait une bonne base pour camper, 4050m, vue sur des sommets enneigés depuis les bassins d'eau brûlante au petit matin bien gelé.


Et puis nous avons eu beaucoup de plaines très vides à traverser presque en ligne droite, jalonnées par les nombreuses sépultures en mémoire des victimes de la route. Il faut dire que les Péruviens plutôt super sympathiques et tranquilles deviennent des excités une fois au volant de leurs camionnettes surchargées. Cela dit, certaines croix sont décorées avec goût.

Peu de temps après, nous passions par le lac Titicaca, très bleu, très grand comme si nous étions au bord de la mer mais avec la cordillère royale en déco dans le fond, et ses dizaines de pics enneigés culminant à plus de 6000 mètres. Du côté Bolivien, nous sommes allés faire un tour à La Paz, assez chouette comme ville, sans nous donner tellement l'impression d'être dans une capitale. Beaucoup d'animation, plein de bon trucs à manger dont les succulentes salteñas et les tamales à la viande de llama sèchée (faut que je note les recettes). Le pain Bolivien est excellent, en fait, c'est comme à la maison, moelleux avec une belle croûte dorée).

Direction Oruro, toujours du plat et de la route bitumée, des d'espaces illimités pour camper, avec pour seul inconvénient de voir le matin une vague de llamas déferler sur les plateaux d'ichu. Toujours vers le Sud, à partir de Challapata, les choses se compliquent car il n'y a plus de route. Haaa... de la terre craquelée et du sable plein de caillasses, mais ça roule encore. Nous avançons péniblement sur une piste parfois impraticable dans un paysage de plus en plus désertique.

Des dunes, des llamas et des vicuñas sur ce qui ressemble à une maree basse infinie. Heureusement que nous trimballons presque 12 litres d'eau à nous deux car les villages sont très espacés et les conditions de vie y sont plutôt rudimentaires. Jamais nous n'aurons campé autant qu'en Bolivie, autant pour profiter des grands espaces que par manque de lieux d'hébergements dans ces petits villages presque abandonnés.

Après trois jours sans voire grand monde, nous arrivons à Salinas de Mendoza. C'est un petit village très accueillant, et pour cause il y a de l'eau potable au robinet de la place et un très bon pain qu'une vieille dame cuit dans un four traditionnel. Nous faisons le plein de vivres avant de nous élancer sur les berges du désert salé d'Uyuni. Des croûtes de sel craquent déjà sous les roues mais nous n'y seront pas vraiment avant d'avoir passé les collines qui nous séparent de Jirira au pied du volcan Thunupa.

Au contour d'une colline, entourés de milliers de cactus sur une piste vraiment caillouteuse, c'est tout le salar qui s'étend devant nous avec des îlots vaguement discernables sur un blanc éclatant. Jirira est notre dernier point d'approvisionnement en eau. De là, une piste de terre et de sable se jette plein Sud sur le désert de sel. Il y a bien quelques traces de passages au début mais très vite cela devient assez confus. A mesure que le cône du Thunupa rétrécit derrière nous, l'incroyable univers du salar d'Uyuni nous régale d'effets spéciaux.

Tout est blanc, tapissé d'hexagones et de pentagones approximativement crevassés sur l'étendue de sel. Sans boussole il n'y a plus de repères. En continuant plein Sud, nous espérions tomber sur l'ile aux cactus marquée sur notre carte bien à l'Est de l'île Inca Huasi, mais rien n'est simple. Par effets d'indices de réfraction variables sous le soleil implacable, des tâches de ciel liquide apparaissent à l'horizon.

On y voit flotter de nombreux îlots tout arrondis et symétriques comme des bulles de mercure. Selon la distance impossible à évaluer, peuvent surgir de l'horizon miroir des masses flottant dans l'air. Elles mettront des kilomètres d'approche à grossir avant de prendre une forme prenant pied sur la croûte de sel. Au bout de 25km sur cette immense étendue blanche, les berges du volcan Thunupa ont disparu comme par mirage, englouties par la symétrie floue des lieux.

Ces illusions d'optique et l'imprécision de notre carte rendent l'identification de l'île aux cactus impossible. Nous décidons de faire cap au 120 degré dans la direction maintenant purement théorique de Colchani. Cela nous permet aussi de suivre d'autres traces floues selon un axe probable de route vers la ville d'Uyuni. Il fait 35 degrés C vers midi, le soleil nous cuit sans relâche par réverbération malgré cagoule, casquette, manches longues et lunettes noires.

De toute la journée nous ne croisons personne. Nous voyons bien un camion transiter au loin, flotter au dessus de sa propre refléxion comme un jouet miniature en lévitation sur l'horizon. En fin d'après midi, presque 70km à rouler sur du sel et toujours rien en vue. Il fait encore assez bon pour se doucher sobrement et enfin, ce n'est pas le gros sel qui manque pour cuisiner!

Au milieu de cette immensité dure comme de la glace, nous nous sentons vraiment tout petit, même à côté de la tente. En retenant les rayons du soleil couchant, le maillage infini des cristaux de sel qui lézardent la surface du salar s'illumine de façon extraordinaire. Le lever de soleil est tout aussi spectaculaire, avec d'un côté la lune qui se couche sur des tons bleutés tandis qu'à l'Est l'horizon prend toutes les teintes entre l'orange et le bleu ciel avant d'éclater d'un trait aveuglant sous le soleil émergeant.

Le lendemain nous arrivons d'abord à Colchani bordé de tas de sel, et puis vingt kilomètres de tôle ondulée plus tard à Uyuni. La ville en soi n'a pas vraiment d'intérêt mis à part son cimetière de trains ou des locomotives toutes rouillées sont accumulées sur un terrain vague.

Enfin, la piste qui nous emmène d'Uyuni à Tupiza est l'une des plus impraticables que nous ayons jamais vue. Beaucoup de sable sur de la tôle ondulée, nous ne dépassons jamais le 11km/h même sur le plat! Le deuxième jour, re-belote avec le même sable, des dunes à franchir en poussant les vélos, et de la tôle ondulée sur tout le parcours tout en grimpant sur des cols à un peu plus de 4000 mètres avec du 16% dans les côtes. 9.9km/h de moyenne sur la journée! (cela inclus les occasionnelles descentes vertigineuse et casse-gueule évidemment).

L'univer minéral du troisième jour a beau être superbe, la piste est encore plus difficile, mais cette fois-ci nous redescendons de l'Altiplano jusqu'à Tupiza dans un canyon de terres très colorées à un peu moins de 3000m d'altitude. Enfin, quelques jours de repos, de bonne bouffe (ben ça creuse quand même toutes ces histoires!) nettoyage et re-graissage des vélos avant de retrouver de belles routes asphaltées de l'autre cote de la frontière, en Argentine.


Pleins de belles tofs sur http://picasaweb.google.co.uk/zemoversblogspot/20081201Bolivie#

dimanche 23 novembre 2008

Eté, hiver, été, hiver... de Cusco, Pérou

Il paraît que c'est la crise? Dans la plupart de pays que nous avons traversés récemment, il n'y a pas d'eau potable ou même pas d'eau courante (faut la chercher en dehors de la ville, il y a quand même des services de distribution à dos d'âne), les gens cuisinent au feu de bois, et personne ne semble morose pour autant malgré des gouvernements corrompus jusqu'à la moelle.

Depuis les dernières news, nous sommes remontés vers Huancavelica, puis après une nuit à 4600m parcequ' un orage de grêle nous avait arrêtés dans notre élan, (le lendemain tout était gelé y compris la toile de tente prise en croûte de glace à cause de la condensation), nous avons pu passer le col de Chonta (4850m) avant de filer dans une sublime descente entre lacs bleus et végétations rase sur une piste de plus en plus caillouteuse avec de nombreux passages ondulés comme de la tôle. Pour les amateurs d'impressions fortes sur ces pistes poussièrreuses, en dessous de 15km/h, chaque pierre et chaque creux se ressentent dans le guidon et on a presque l'impression qu'il est impossible d'avancer tellement ça secoue les poignets. Mais pour peu qu'on ose lâcher les freins et se laisser filer, la vitesse a vite fait de gommer toutes les irrégularités du terrain dans un vrombissement de sensations floues. Au delà de 40km/h, les passages sur gros gravier et sur tôle ondulée deviennent risqués même dans les longues lignes droites, avec cette impression de flotter et une réponse molle et tardive de la direction. Vers 60km/h, les sacoches se décrochent et on se fait de grosses frayeurs.

Les jours suivants, il nous restait à traverser une immense étendue désertique à un peu plus de 4000m, entre llamas et alpacas indomptables, avant d'amorcer une longue descente progressive vers le tempéré, puis le chaud et enfin le désert avec ses immenses dunes de sable brûlant. Un peu plus de 150km de pure descente en zigzagues à flancs de rocaille nous emmenait contre un vent furieux jusqu'au bord de l'eau, à Pisco (aucun charme architectural, la ville a été détruite par un tremblement de terre l'été dernier). Avant même de poser les vélos, nous sommes allés nous ressourcer au marché, à coups de Ceviches et d'énormes papayes. Quelques jours plus tard, après une série de secousses sismiques en guise de réveil-matin, nous repartions vers Nasca (la où il y a des lignes tracées dans le désert).


Nous nous sommes remis sur petit plateau et petit pignon à mouliner sur la même pente interminable durant plusieurs jours, afin de laisser l'été brûlant et sec de la côte derrière nous et retrouver la fraîcheur des sommets. Un peu avant VillaTambo, à 2780m, nous avons rattrapé la famille Jolivot (http://5-bicyclettons.over-blog.com/) qui faisait une pause en bord de route. Superbe vue sur El cerro blanco, la dune de sable la plus haute du monde, des cactus et pas encore de végétation, coucher de soleil rose néon sur un sol lunaire, le camping sauvage relève du grand spectacle.
Le lendemain soir, après une très belle journée sous un ciel bleu, nous arrivions à Negromayo (4400m) sous un orage de grêle noir et très froid. Alors que nous allions monter la tente près du village (15 maisons en terre, pas d'électricité et l'eau glacée d'une rivière) nous croisions un cycliste danois sur la redescente (http://www.worldtravellers.dk/ chacun y va de son blog).


En fait, dans ces coins très retirés, les seuls étrangers que nous puissions rencontrer sont d'autres cyclotouristes en ballade, c'est toujours l'occasion d'en savoir un peu plus sur le relief qui nous attend. Notre seule autre compagnie, les vicuñas, quelques lapins bizarres les viscachas qui se poursuivent entre les éboulis rocheux, des renards furtifs à l'aurore et des flamands roses sur les lacs de l'altiplano (en fait ça grouille de bêtes).
La suite n'est que yoyo andin, ça redescent, il fait 37 degrés C, ça remonte, il ne fait plus que 7 degrés C, puis ça redescent dans le canyon vertigineux et quasi-tropical de l'Apurimac (la forêt amazonienne n'est pas si loin plus à l'Est) avant de grimper à nouveau vers Abancay puis Cusco (3400m).

Nous y faisons escale depuis près d'une semaine, remise en état des vélos oblige (changement des plateaux, des pignons, des chaines, le tout baille avec un peu plus de 12,000km au compteur), lessive, et empifrades de plein de bonnes choses au marché central (j'ai retrouvé de la pâte de cacao 100% pure), les menus à 3 soles (1 dollars) font notre bonheur, et les copieux jus de fruits achèvent de nous caler.
A la poste restante de Cusco, j'ai pu recevoir (courtoisie de mes amis et supporters trialistes à Tartybikes) les fameux pneus Marathon Plus, réputés increvables, ce qui devrait nous épargner pas mal d'arrêts inopinés en bord de route (pour les stats, 52 crevaisons depuis Avril et c'est moi qui m'y colle). Nous sommes allés faire un tour au Machu Picchu, ouaips, impressionnant et vertigineux.
Après quelques jours de repos à Cusco (très touristique et pour le coup très cosmopolite, pour la première fois depuis longtemps on se croirait dans une grande ville européenne) la routine du pédalage et la tranquilité des andes majestueuses nous manquent, nous reprenons la route demain sur des vélos quasiment neufs.

D'autres photos du Perou

mardi 21 octobre 2008

Pedalades au Perou

ca faisait un bail, mais hein, pas que ca a faire que d'aller au cafe internet... on vit a plein temps...

Nous sommes au Perou depuis un peu plus d'un mois maintenant. Ca a commence avec le desert de Sechura, plutot sec dans le genre. Nous avons teste les epines d'Algarrobo, pres de 3cm de long, qui se fichent dans les pneus comme des epingles sur un aimant. Et puis L'algarrobina, une melasse extraite du fruit de l'arbre, pleine de vitamines et de mineraux.


Ensuite, un peu ras le bol du sable et de la caillasse, apres Trujillo, nous avons pris la route vers la montagne. Paysages super impressionnants, pistes en bord de precipice, creusees a flanc de parois verticales. Ca grimpe haut les andes! Des cols a presque 5000 metres avec vues imprenables sur des glaciers culminant a plus de 6000 metres. C'est a couper le souffle, et d'ailleur par moment, nous respirons comme des asmatiques, ya pas beaucoup d'air, la voix ne porte pas loin. Des matins tres frais, meme de la neige ces derniers jours! Cela faisait presque une semaine que nous roulions sur de la tres mauvaise piste de cailloux a pres de 4000 metres d'altitude, et nous sommes redescendus vers les 3000m ou il fait assez bon vivre, c'est quasiment l'ete a cette altitude.

Nous avons retrouve la route bitumee a Huanuco et ce n'est pas plus mal, pour nous, et aussi pour les velos qui tiennent bien le coup. Notre remede a tout faire du moment, les jus de maca et les infusions de feuilles de coca lorsque nous n'en mastiquons pas. Nous passons quelques jours a Jauja, une petite ville tranquile ou il fait bon vivre.

La semaine prochaine, nous allons redescendre vers les dunes de sables de la cote, Pisco, histoire de changer de paysage et de revnir a l'ete quelques jours, nous remonterons vers Cusco plus tard. Des maisons en terre, sans fenetres, avec des portes fermant de facon approximative, les peruviens ont la vie dure en haute montagne. Pas de chauffage, et les toilettes dehors par temperatures negatives, en comparaison, ceux de la cote desolee vivent mieux, meme sans eau. Les mieux lottis sont certainement ceux qui vivent dans la foret amazonienne.

A une prochaine plus tard si cela vous dis

lundi 1 septembre 2008

Ca grimpe encore, de plus en plus frais sur l'Equateur

Ouaish! Ben nous ne sommes pas rendus!

Maintenant, avant de prendre la route, en plus de notre petit dejeuner d'avoine et de cacao agrementé de farine de soja, nous preparons systematiquement un thermos de the chaud avec de la cassonnade, car il fait souvent frais le matin, et encore plus lorsque nous passons les cols qui ne manquent pas de se profiler a l'horizon. Parfois, nous sommes gratifiés d'une belle eclaircie qui degage une vue superbe sur les volcans environnants. Nous avons laisse l'Imbabura derriere nous et sommes passe pres du Cayambe, dont la coupe blanche culmine a 5790m.

Plus loin, roulant en direction de Quito, nous avons franchi la ligne de l'equateur, signalee par un panneau a 0º0'0" de latitude. Nous ne sommes pas restes longtemps dans la capitale, souhaitant retrouver des villages et des routes un peu plus tranquiles.
En allant vers Baños, un village balneaire ou nous avons testé l'eau brulante des sources chaude ainsi que celle glacee d'une cascade qui domine les lieux, nous avons pu nous mettre a jour des specialites culinaires locales, dont le porc et les cochons d'inde rotis. Tot le matin, commence le depecage, sous la supervision d'un Donald Duck un peu gore, ambiance ambiance!

En roulant vers Riobamba ou nous sommes en ce moment, 30km de grimpette nous attendaient avec une breve vue sur le chimborazo qui culmine a 6310m. A 3600m d'altitude, nous etions plongés dans une grisaille fraiche, gants d'hiver et cagoule etaient de mise. A voir les pommiers et les vaches dispersees sur des collines fondues dans le brouillard, nous aurions pu nous croire en Normandie. Fort heureusement, une genereuse descente nous recompensait un peu plus tard, et nous retrouvions 16ºC vers 2800m.

Riobamba nous traite plutot bien, et pour cause, il y a quatre marchés dans la ville. Nous decouvront les llapingachos, le jugo de sal, et le yaguarlocro (je vous laisse le soin de chercher sur google). A las residencias El Ricon de Castilla, les plafonds sont a 3m de haut, le plancher craque, mais nous avons plein de place pour les velos et pour eparpiller nos affaires. A 3 dollars par personne, comme dans la plupart des residenciales ici tout est permis. Si bien que lorsque Marta demande au portier s'il y a un lavoir pour faire la vaisselle au cas ou nous cuisinerions, ce dernier ne semble pas surpris le moindre du monde et nous suggere l'evier de la salle de bain. Pour precision, notre espace cuisine du moment se trouve sur une table pres du rebord interne de la fenetre ou le rechaud fonctionne a plein gaz pour la tambouille du soir.
Voila, l'heure de diner par chez nous... sur ce, bien le bonsoir!
Quelques photos plus recentes

vendredi 22 août 2008

en route vers l'Equateur...

Des niews fraiches...
apres Salento, nous avons continue vers le sud. Nous sommes restes un peu a Popayan en Colombie pour visiter cette tres belle ville coloniale, et faire le plein de bonnes choses sur les marches. Plus nous pedalons vers l'equateur, plus la physionomie des locaux s'oriente vers des traits tres indigenes, avec des coutumes vestimentaires parfois tres colorees. Apres Salento, nous sommes redescendu de la montagne pour filer dans les plaines du Cauca, bordees de plantations de papayers et de canne a sucre a perte de vue.

A Cali, nous avons ete recus par un fou de velo. Tous les trois, nous sommes partis dans les montagnes environnantes jusqu'a la Finca d'un de ses amis (une demi journee de pedalade). L'endroit etait superbe, servi par une piste de terre a 10km de la route la plus proche, nous etions dans une grande maison de bois brut, ouverte en terrasses donnant sur une vegetation luxuriante et les hectares de fleurs tropicales dont Julio, l'ami en question est producteur. Des Anthurios de toutes les couleurs, des Orchidees en ornementation sur le patio exterieur, differentes especes d'heliconias aux formes plus sophistiquees les unes que les autres, un jardin fruitier extraordinaire s'etendant vers la foret dont il preservait une partie comme reserve ecologique. A 1640m, le climat y etait frais. L'eau de source alimentait une grande salle de bain a ciel ouvert.
Ensuite, nous avons quitte Cali pour Santander de Quilichao a 93km de la, puis Popayan ou il faisait assez frais. De la, nous avons continue vers Pasto puis Ipiales, la derniere grande ville avant la frontiere avec L'Equateur. Cela nous a remis au frais, il ne fait parfois pas plus de 9 degres en haut des cols. Nous avons fait du yoyo sur la cordillere des Andes, passant de 600m et 34 degres a plus de 3000m dans la fraicheur des nuages. L'ascension vers Pasto (pres de 40km de grimpette) nous a donne quelques bonnes descentes par la suite, dans des paysages variant du vert paturages au desert aride plein de cactus. Dans la meme journee, on met les gants d'hiver, la cagoule et les impers, pour finir en T-shirt et short sous la canicule. Les paysages sont a couper le souffle. Dans notre derniere longue descente (28km sans pedaler, 72km/h dans la derniere ligne droite d'arriver en plaine), la route longeait des precipices vertigineux, de la rocaille et passait quelques ponts tendus au dessus de canyons plutot lointains.


Nous sommes arrives hier a Otavalo, une petite ville d'Equateur situee a 2500m d'altitude (fini les moustiques et enfin des nuits fraiches). Nous y resterons quelques jours pour gouter a toutes les nouveautes culinaires qui nous y attendent. Les boulangeries servent des croissant au beurre et le pain n'est plus systematiquement coupe au fromage. Le marche est formidable, nous entamons une nouvelles cure de fruits et de legumes. Les locaux sont tres sympathiques, les indigenes un peu timores dans leurs costumes traditionnels en laine d'alpaga. Otavalo est connue pour son marche d'artisanat, l'un des plus importants d'amerique latine, des vetements de toutes les couleurs et de tous les motifs a des prix derisoires. Il y a aussi un marche d'animaux, de la barbaque sur pattes, plutot bruyant, toute une experience, vegetariens s'abstenir.
Voili voilo,
Pleins de bises et a une prochaine...

jeudi 7 août 2008

Colombie, de Cartagena a Pasto


ouaips... encore une breve generale.

Nous sommes a Salento, charmant petit village coloré ou nous resterons quelques jours pour nous reposer les guiboles. Il faut dire que depuis que nous avons quitté les plaines marecageuses de la cote Ouest de la Colombie, de Cartagena a Planeta Rica, jusqu'a Caucasia (fini aussi les rouleaux de mais au coco ou a la banane plantain, a nous les arrepas de chocolo et les piononos), le debut de la cordillere des andes se fait sentir, avec quelques passages bien montagneux (el Alto de Ventanas a 2650m et el Cruce a 2000m).
Enfin de l'air frais et de l'eau potable a foison!
Il peut nous arriver de grimper pendant 40km avant d'apercevoir un plateau et de redescendre presque dans la foulée.

Nous evitons les grosses villes, mais nous avions rencontré quelqu'un de Medellin en route, donc nous sommes passés dire bonjour (tres belle expo de Fernando Botero au passage). Nous avons continué vers Pereira et puis Salento, au frais a 2000m.

Hormis les reglements de compte entre groupes paramilitaires mentionnés ca et la dans les journaux, nous nous sentons plutot en securité grace aux nombreux barrages et aux postes de controle tenus par l'armee et la police le long des routes principales. La securité a enormement augmenté nous assurent les locaux. Certaines routes qui etaient pratiquement intransitables a cause des conflits armés il y a encore un an sont rouvertes et bien gardées. La guerilla ne se montre plus en plein jour. Des militaires nous ont raconté comment ils partent regulierement en expedition dans la montagne ou dans la foret amazonienne pour livrer combat aux FARCS. Au début, ca nous faisait bizarre de voir les militaires ou de croiser une auto-mitrailleuse, mais c'est grace a eux que nous pouvons rouler tranquilement. L'eradication de la culture de la coca est tres d'actualité, il y a encore des manifestations de paysans dans les villages de montagne, parfois sous la pression des groupes armés qui entretiennent le narcotraffique.
Les Colombiens sont d'une convivialité et d'une bonne humeur perpetuelle desarmantes. Nulle part ailleur avons nous recu un accueil aussi chaleureux qu'en Colombie. A peine nous arretons-nous pour grignoter un bout que les curieux arrivent, nous causent, nous remercient de visiter leur pays dont ils sont si fiers, ou meme nous invitent a rester chez eux pour la nuit. Nous ne sommes pas encore a Cali que l'ami d'un ami nous y attend pour faire un bout de route ensemble, a velo.

Ca en devient presque difficile d'avancer, entre les longues pauses de discussion. Meme les militaires nous arretent parfois pour discuter le coup, nous encourager, ou nous parler d'autres cyclotouristes qu'ils ont vu passer. Tous ont l'air anxieux de nous voir repartir avec les plus beaux souvenirs de notre voyage, et a vrai dire, depuis 15 jours que nous y sommes, la Colombie est en passe de devenir notre pays prefere.
Le retour a la fraicheur nous fait du bien. Ici, les boulangeries ne servent pas de pain neutre. Il y a toujours un melange de fromage frais la-dedans, et toutes leurs patisseries sont a base de fromage, dont le pan de queso, et les delicieux pain a la creme. Notre fruit du mois, la tomate d'arbre: une sorte d'hybride entre tomate et fruit de la passion, delicieux en salade aussi bien qu'en dessert.
Nous suivons l'axe de la culture du café, les plantations peuvent couvrir les collines a perte de vue, les paysages de montagne sont superbes, avec quelques pics enneigés a plus de 5000 metres.
La suite dans un prochain episode, et quelques images en ligne...

dimanche 20 juillet 2008

De Panama a la Colombie

Ouatch!
Nous remettons le pied a terre, apres 5 jours de traversee sur un sloop de 11 metres, pour relier Portobelo (Panama) a Cartagena de las Indias (Colombie).
Le petit voilier s'est bien comporté, manoeuvré plutot habilement par un capitaine et son coequipié colombiens. Lors des quelques accalmies avec mer d'huile au large, sans moteur, la meilleure option pour passer le temps etait de sauter a l'eau pour une baignade dans le grand bleu, une piscine avec 360 degrés d'horizon et 2000 metres de fond.
A peine rafraichissant mais c'est les caraibes, on y peut rien. Un petit arret aux iles de l'archipel de San Blas au Nord Est du Panama nous a permit de barboter au milieu de poissons tres colorés le long de la barriere de corail, avant un restockage en de noix de coco (il n'y a que ca comme arbre sur ces atoles de sable blanc).

Aujourd'hui etait la fete nationale en Colombie, pleins de defiles et beaucoup d'animation dans une ville coloniale tres belle. Nous decouvrons d'autres sucreries et specialités locales... beaucoup de maïs, mais ca nous plait bien. Ici, le café est en vente ambulante dans la rue, a environ 10 centimes d'euro la tasse, ca va nous remonter. Nous avons hate de nous remettre a pedaler, cette fois ci en Amerique du Sud.

Le Panama nous a marqué par ses conducteurs fous, ses bus tunés a mort, et bien sur le canal sur lequel d'enormes porte-containers transitent jour et nuit. Mais venant du Costa Rica, la route nous a semblée plutôt desolée et Panama City un veritable cauchemard urbain dominé par de gros 4x4 furieux. Un melange assez raté de banques et d'appartements sans le moindre espace pensé pour les pietons a part d'énormes centres commerciaux a l'americaine. En comparaison, l'esplanade de la defense a Paris ressemble a un veritable jardin champetre. Voili voilo... plus de niews plus tard

mercredi 2 juillet 2008

Costa Rica et Panama

Nous venons d'arriver au Panama ou tout se paye en Dollars, et ou le cout de la vie est environ 2 a 3 fois moins cher qu'au Costa Rica.
Le Costa Rica nous a vraiment bien servi du cote nature... Une foret vierge tres riche et des routes vraiment tres belles nous faisant decouvrir tantot un paysage de volcans, tantot de la montagne de la vraie qui grimpe. Il y a bien une route que nous pourrions recommender, qui va de San Miguel (350m) vers Vara Blanca a 1840m en moins de 30km, meme si nous n'aurions pas le courage de la refaire.

De temps en temps, un gros morpho peinait a nous faire oublier la pente durant quelques battements d'ailes. Un groupe de singes hurleurs nous est passe devant, a quelques metres en nous regardant droit dans les yeux avant de s'aventurer sur la route. Et puis les colibris bleus et vert-electrique faisaient leur apparition ca et la sur les grosses fleurs en bord de chemin.

Un autre passage interessant etait celui du Cerro del Aguacate, un col a 1890m noye dans une epaisse couche de nuages. Ensuite, nous avons repris la route qui longe le Pacifique, majestueuse, bordee par les cocotiers et la plage d'un cote, et d'une luxuriante vegetation de l'autre, un vrai jardin botanique... les bananiers, des papayers, les manguiers, les goyaviers, les cacaoyers et une foultitude d'arbres et de lianes... tout semble pousser comme de la mauvaise herbe ici. On ne manque jamais de fruits frais.

Par contre, fini la fraicheur des sommets, nous roulons par 34C avec peut etre 90% d'humidite, et nous nous faisont rincer regulierement. Nous essayons d'eviter les gros orages qui eclatent vers 4 ou 5h de l'aprem. Normalement, a cette heure la, nous avons trouve un abri ou deja monte la tente.
J'ai teste pour vous, le cacao dans sa cosse... du cacao encore palpitant!! Les feves sont engluees dans une espece de cocon blanc, tres sucré et qui a un peu le gout du Guanabana.

A David au Panama, nous avons pris une journee pour nous decrasser un peu et aussi entretenir les velos. Nous allons suivre vers Panama City ou nous esperons trouver des bons pneus de rechange et des patins de freins (5000km chargés comme des mulets, ca use)
A une prochaine!

jeudi 19 juin 2008

Cacao au Nicaragua

Deja au Nicaragua (Granada) et bientot au Costa Rica (demain probablement)
Ce pays nous plait bien, les marchés et la nourriture sont bien fournis, fruits et legumes a profusion, des coins de restauration d'ou s'echappent des fumets plus allechants les uns des autres, et a Esteli, une rue entiere reservee a la vente de graines, dont bien sur le cafe et le cacao en feves fraiches a faire griller. Nous en avons fait griller sur une poele, c'est tout simplement delicieux, tres fort de gout, amer a souhait, et pour moi qui suis un accro du chocolat noir, croquer ces feves et me laisser envahir par leur arome pur releve presque de la transe gustative.
Les feves de cacao ecrasees et melangees a du miel font aussi une recette explosive pour les papilles et tres stimulante. Nous faisons le plein avant de prendre la route.
Au depart d'Esteli, nous pensions nous arreter vers Ciudad Dario pour faire une etape courte. Mais la route etait tellement belle et tellement bien servie sur un plateau de rizieres parfaitement horizontal bien qu'entoure de montagnes, que nous nous sommes laisses portes par un pedalage mecanique bien rode.

Il faisait assez frais a 750m et puis nous avons commence a descendre vers le pacifique et en l'espace de 20km de descente plutot grisante, la temperature est remontee a 35C et nous avons retrouve l'humidite des tropiques.
Il etait a peine 10h le matin lorsque nous passions le cap des 100km et nous etions super motives pour continuer.

Je ne sais pas si c'est sous l'effet des feves de cacao a portee de main dans la sacoche avant ou grace au petit dejeune a renfort de miel et de cacao pile, mais les 160km qui nous separaient de Masaya volerent en un peu moins de huit heures de route, par etapes de 40km (meme en ralentissant de temps en temps pour ne pas perdre Marta dans le retroviseur).
Le Marche de Masaya est le plus grand que nous avons visite en Amerique Centrale... et cela nous a decide a rester quelques jours (he oui...)
Un saut de puce a Granada, et nous devrions prendre le bateau pour traverser le lac Nicaragua...

dimanche 8 juin 2008

Pedalades au Honduras


Nous sommes au honduras depuis 5 jours.
Hier, apres deux cols a 1100 metres et 107km au compteur, nous avons relie Peña Blanca (au bord du lac Yojoa) a Comayagua, une petite ville coloniale tres sympa avec un marche tres vivant, ce qui nous a encore incite a la debauche gastronomique (ca creuse de rouler, et il y a tellement de petits plats a gouter et de bonnes choses a cuisiner). Alors que nous avions roule par temps assez frais (moins de 30C), notre derniere descente nous a emmenes droits sous des cataractes de pluies tiede (ca coulait des nuages comme de grosses cascades bouillonnant tout blanc dans la vallee, assez impressionnant vu de loin, et tres humide vu de dedans).

Heureusement, nous avons trouve un hospedaje tres chouette ou nous avons pu tout secher sous le grand soleil de ce matin, y compris la tente que nous n'avions pas eu le temps de secher depuis le dernier orage test a Peña Blanca (a chaque fois que nous prenons ces veritables douches tropicales, nous sommes emerveilles de pouvoir rester au sec)

Nous avions quitte le Belize par l'extremite Sud, a Punta Gorda. C'etait la seule option de toutes facons, car un gros ouragan est passe sur le pays il y a une semaine, les rivieres et coulees de boue inondant quelques villes au Nord et emportant un gros pont que nous avions emprunte pour aller a Plasencia ou nous avons trouve refuge. Le Belize est tres chouette pour ses atoles et la mer des caraibes, avec un melange de culture creole et latine, et des cabanes tres colorees assez sympa sur piloti. Mais les routes sont absolument abominables, des que l'on quitte la route principale, beaucoup ne sont que des pistes de terre, de sable et de caillasses qui forment vite de grosses ornieres et de la tole ondulee. Avec la saison des pluies, tout cela se transforme vite en marre de boue liquide dans laquelle on doit deviner la trajectoire la moins casse-gueule. Nos dernieres pedalades sous la pluie y etaient plutot eprouvantes, tous secoues et puis ce n'est jamais bon pour les velos. Par contre, je suis devenu un expert en debogage de noix de cocos. Il en tombait regulierement sur les plages pendant les coups de vent (parfois un peu trop pres de la tente), et hop, en 3 coups de machette, nous avions notre petit dej servi. Jamais nous n'en aurons mange autant. Les oranges tres juteuses suivaient de pres, avec beaucoup de plantations parfaite pour camper ou pour faire des pauses vitaminees, a l'ombre.

De la, les deux velos a l'avant d'un canot a moteur, nous avons relie le Guatemala a Puerto Barrios, et trace jusqu'au Honduras le jour suivant pour atteindre un petit village au bord de la mer et bordé par la montagne, Omoa. Pour le moment, le Honduras nous plait beaucoup, surtout pour ses paysages de montagne, sa vegetation luxuriante, les fleuves et rivieres, de la tres belle route meme si ca nous fait grimper pas mal. Par contre, les Guatemalteques etaient plus accueillants en general, tout le monde nous saluant dans les villages que nous traversions. Ici, ce sont les mangues et les pasteques qui nous font saliver.

Dans les ces deux pays, tous les magasins de vivres, stations service, magasins d'outillage, de meme que les banques, enfin tout les commerces qui peuvent accumuler des sous en caisse, ou meme des camions chargés de marchandises sont gardés par des lascars, fusil a pompe ou fusil-mitrailleur en bandouliere, le doigt quasiment sur la gachette. Ca surprend un peu au depart, surtout lorsque c'est pour acheter un peu de lessive, mais on s'y habitue vite.
Ici tout va bien, il fait beau jusqu'a la prochaine pluie (probablement des trombes d'eau ce soir vers 6h) et l'eau est souvent potable au robinet, ce qui nous evite la corvee du filtrage. Nous esperons arriver au Nicaragua d'ici 4 ou 5 jours.

Pas de photos sur le net, j'ai bien quelques rouleaux, mais il faut que je les developpe. Marta a un appareil digital, mais nous n'avons pas reussi a en mettre plus en ligne (fichiers trop lourds).
Tschaw!